Oh la la, que de choses se sont passées depuis Mardi, j'en ai un peu le tournis (le manque de sommeil aidant un peu aussi) mais comme promis, je vais essayer de vous faire un récit assez fidèle de tout ce qui m'est arrivé... Tout en essayant de faire court, concis mais complet et pas ennuyeux. Ca me met une de ces pressions là ! Bon on va le faire à la manière d'une soirée diapos. Asseyez vous confortablement, ça va ? OK, on va !

Diapo 1 : Mercredi, 8 heures, température extérieure : 0°C. Moi sur le quai de la gare.

Je fulmine ! La journée démarre très fort. J'ai failli louper mon bus et j'ai entamé mon périple par une petite course à pied de bon matin dans le froid sibérien. A la gare, le train a 40 minutes de retard. C'est trop pour moi. Debout depuis deux heures, rien dans le ventre et glaçée jusqu'au os, j'ai rendez vous dans moins de quatre heures à Paris (soit plusieurs centaines de kilomètres de là) pour un entretien d'embauche et en banlieue pour que ce soit plus drôle. Je suis déjà en train de faire des calculs de logarithmes pour essayer d'évaluer mon heure d'arrivée quand le train entre en gare. Ahhhhhhhhhhhhhhhhhh !

Diapo 2 : Paris, 11 heures, métro.

Je cours dans les couloirs du métro, mon sac plein de travaux universitaires (très pratique). Je suis quelque peu et très légerement à cran sachant que le train a encore réussi à s'arrêter en pleine voie à 5 minutes de la gare. Ahhhhhhhhhhh. Pour l'heure je fonce. J'ai rendez vous dans 40 minutes en dehors de Paris. Ahhhhhhhhhhhhhhhhhhhh.

Diapo 3 : Station Chatelet-les-Halles, 11h15, quai du RER.

Après avoir déambulé le nez en l'air à scruter les panneaux dans la station (la grande plateforme parisienne pour ceux qui ne connaitraient pas), j'ai finalement trouvé le quai de mon RER qui (miracle) va passer dans 2 minutes. Mince, c'est un train court ! Pour m'être déjà faite avoir (héhé, on ne m'a plus comme ça moi maintenant), je me poste là où il y a le plus de monde qui attend. Le RER arrive. Il est bondé. Ahhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhh ! D'ordinaire, je suis zen comme fille mais la perspective de finir serrée comme une sardine au milieu d'une rame de RER a le don de me faire perdre tout calme et tolérance. Donc, je bourre pour rentrer et je hurle intérieurement.

Le RER s'ébranle doucement et je réussi à m'assoir sur un strapontin quand même. Je mange ma montre du regard, peut être en espérant que j'ai un pouvoir secret (enfin secret même de moi) qui va me permettre de faire reculer ces satananées aiguilles...

En fait non ! Dommage !

Un homme en face de moi lit "ensemble, c'est tout" de Anna Gavalda. Une carte postale lui sert de marque-page. Je ne sais pas pourquoi, j'ai presque envie d'aller le remercier d'être là...

Diapo 4 : Quelquepart en banlieue parisienne, 11h43.

Un plan dans un main, je me félicite de m'être couchée très tard mais d'avoir appris spacialement par coeur les déplacements à faire. En mois de cinq minutes au travers des rues, je rejoins mon lieu de rendez vous. Un petit immeuble blanc qui ne paye pas de mine au milieu des maisons d'habitations individuelles. Je sonne et la porte s'ouvre. Je bredouille le nom de mon recruteur qui vient immédiatement me serrer la main et m'entraine vers une autre pièce très dépouillée avec seulement un bureau et deux chaises. L'espace d'un instant, je souhaite être loin, très très loin. Je respire un grand coup.

Monsieur-recruteur s'assoit à son tour :
- Donc vous êtes ?
- Amethyst.
- Ah oui, vous avez amené votre CV ? [je lui tend] Parfait. Vous pouvez vous présenter ?

Naïvement, je commence donc à lui parler de ma formation universitaire, de mes stages, de mes quelques expériences professionnelles, je lui tend les compte-rendus et mémoires (que je porte depuis ce matin, il faut le dire quand même et c'était lourd). Il jete distraitement un coup d'oeil en feuilletant machinalement quelques pages.

- Non mais parce que moi, je cherche quelqu'un qui sait écrire.
- Oui.
- Mais avoir des diplômes n'est pas une garantie de nos jours que les candidats savent écrire.

Je ne bouge pas. A part lui faire des lignes d'écriture, je ne sais pas comment lui prouver que je sais écrire. Ou bien lui expliquer que les plusieurs centaines de pages sous son nez ne se sont pas écrites toutes seules. Je préfère garder le silence.

- Que font vos parents ?
- Mon père est en retraire et ma mère est secrétaire. [Il note sur un papier]
- Et vous avez des frères et soeurs ?
- Un frère ?
- Que fait-il ?
- Il cherche du travail. [Il note sur le même papier]

Je suis en train de me demander s'il va finir par s'intéresser à mon parcours et à mes compétences. Visiblement non.

- Quand vous mettez "célibataire" sur votre CV, vous entendez quoi ?
- ...
- Vous vivez seule ?
- Oui [Il note]
- Vous avez idée de combien coute un loyer à Paris ?
- Oui oui, j'y ai habité quelques mois.
- A ce propos, vous n'avez qu'UNE expérience à Paris ?

Euh oui et c'est déjà pas si mal, non ? Il est où le problème ??? Monsieur-recruteur commence à me gonfler. Il jete un coup d'oeil rapide à mon CV, des gens entrent et sortent du bureau comme dans un hall de gare. Finalement il m'annonce que le poste est un contrat nouvelle embauche sous payé. Je tombe des nues. Je lui explique que l'annonce ne parlait pas du tout de ça et il répond qu'il faudra qu'il pense à modifier l'annonce. Ah ?

- Je vous appellerai si votre profil convient et dans ce cas, il vous faudra revenir pour passer un test. S'il est réussi, un troisième et dernier entretien permettra de finir d'évaluer votre candidature pour le poste. Merci d'être venue. Au revoir.

En moins de deux minutes, je suis sur le trottoir. Quelqu'un peut m'expliquer ?

Diapo 5 : Vendredi, 10 heures, chez moi.

Le portable sonne. Un numéro que je ne connais pas apparait. Je décroche.
"Mademoiselle, ici l'entreprise X, votre candidature a été retenue, vous commencez la semaine prochaine"

Ouaisssssssssssssssssssssssssssssssssssssssss ! Finalement j'ai été embauchée pour quelques mois dans ma région avec un salaire plus que correct ! Donc je vais pouvoir dire m**** à monsieur-recruteur-de-Paris qui ne m'inspirait pas du tout et que je ne pouvais déjà pas sentir :-))

Reste de la journée : je saute de joie :-D Comme quoi des petites choses simples, toutes simples, peuvent rendre heureux. Bien sûr, ce n'est que temporaire mais c'est déjà tellement pour moi. Le début de tant de nouvelles choses. La voilà ma bonne nouvelle !!!

Maintenant c'est la pression, je commence la semaine prochaine !