Pression
Fidèle à mon habitude, j'ai encore passé ces derniers jours entre le rire et les larmes. Un sourire de mon frère Vendredi soir. Entre deux portes. L'espace d'une seconde, peut être moins. La porte qui claque et je vole. Je suis légère, je me sens bien. Des interrogations samedi avec mes grands parents, ce poste ailleurs en transparence de plomb dans l'air. Une barre dans la tête, je mesure le pour, le contre, les envies, les défis et les raisons s'affolent, s'entrechoquent, je mesure, imagine et évalue. J'ai le coeur lourd du choix à faire. Dimanche, ces horreurs qui sortent de la bouche de mon père. Comme d'habitude. Mille petits éclats, débris acides, je me fendille. Le froid en moi. Je ferme les yeux, le souffle coupé. Je quitte la pièce, je suis ailleurs, je n'entend plus rien. Des larmes en dedans, je disparais...
Le soir, de retour chez moi, dans mon lit, je me laisse aller. Tout se mêle. J'extrapole, je m'affole et je sombre dans le sommeil. Haché, saccadé, torturé. La nuit se meurt, la pluie battante sur mes volets et cet aube rouge qui se lève. Je me sens mal, les larmes coulent. Un serpent creuse mon ventre. Des images défilent dans ma tête. Je fouille un tiroir et je trouve une boite de médicaments contre cette foutue angoisse. Au moins deux ans qu'ils sont là. J'ai jamais pu les prendre parce que je savais que ça ne pouvait rien pour moi, que le mal était ailleurs et parce que je veux vivre ma vie, telle qu'elle est même si elle fait mal souvent. Je ne veux pas être une droguée. Je veux pouvoir sentir les soubresauts de mon existence quels qu'ils soient. Je presse l'enveloppe, un cachet roule sur la table. Je le casse en deux et je l'avale. Je sais que ça ne me fera rien mais je veux me donner l'impression d'avoir fait quelquechose pour me calmer. Je jette le reste du paquet à la poubelle. C'est de la connerie tout ça.
Dans la journée, je me calme. A chaque fois que je le vois, lui, le père, il y a toujours un petit bout de moi qui se perd et de meurt.
Et le soir, je sens la sérénité revenir en moi. Je sais que mon mal, c'est lui. Mais comment m'en affranchir ? J'ai une lame dans le ventre et elle tourne et se retourne à chaque fois.
Je ne sais pas quoi faire pour stopper tout ça.
Je sais qu'au fond de moi, il y a deux Amethyst : la vraie, celle qui a une grande joie de vivre et une envie sans borne de jouir de l'existence et l'autre, l'enveloppe, celle qu'il a nié dans l'oeuf, celle qu'il a dénigré. Je porte son poids.
Faut que je trouve la solution. Vraiment.
Demain je pars deux jours pour Paris. Petite bulle, petite bulle légère.
Le soir, de retour chez moi, dans mon lit, je me laisse aller. Tout se mêle. J'extrapole, je m'affole et je sombre dans le sommeil. Haché, saccadé, torturé. La nuit se meurt, la pluie battante sur mes volets et cet aube rouge qui se lève. Je me sens mal, les larmes coulent. Un serpent creuse mon ventre. Des images défilent dans ma tête. Je fouille un tiroir et je trouve une boite de médicaments contre cette foutue angoisse. Au moins deux ans qu'ils sont là. J'ai jamais pu les prendre parce que je savais que ça ne pouvait rien pour moi, que le mal était ailleurs et parce que je veux vivre ma vie, telle qu'elle est même si elle fait mal souvent. Je ne veux pas être une droguée. Je veux pouvoir sentir les soubresauts de mon existence quels qu'ils soient. Je presse l'enveloppe, un cachet roule sur la table. Je le casse en deux et je l'avale. Je sais que ça ne me fera rien mais je veux me donner l'impression d'avoir fait quelquechose pour me calmer. Je jette le reste du paquet à la poubelle. C'est de la connerie tout ça.
Dans la journée, je me calme. A chaque fois que je le vois, lui, le père, il y a toujours un petit bout de moi qui se perd et de meurt.
Et le soir, je sens la sérénité revenir en moi. Je sais que mon mal, c'est lui. Mais comment m'en affranchir ? J'ai une lame dans le ventre et elle tourne et se retourne à chaque fois.
Je ne sais pas quoi faire pour stopper tout ça.
Je sais qu'au fond de moi, il y a deux Amethyst : la vraie, celle qui a une grande joie de vivre et une envie sans borne de jouir de l'existence et l'autre, l'enveloppe, celle qu'il a nié dans l'oeuf, celle qu'il a dénigré. Je porte son poids.
Faut que je trouve la solution. Vraiment.
Demain je pars deux jours pour Paris. Petite bulle, petite bulle légère.
Commentaires :
Re:
En fait c'est pour le boulot :-) Mais ça fera toujours un ptit changement d'air propice à la réflexion ;-)
Bisous à toi !
Bisous à toi !
Once more, je me retrouve vraiment dans ce que tu dis.
Une petite partie de moi s'abime aussi petit à petit à mesure que je vois mes parents, ma Maman surtout en ce moment, j'aimerais trouver la solution mais comme ça ne viendra pas d'elle puisque je ne peux l'obliger à être quelqu'un d'autre, ça doit venir de moi. Je dois me refermer, être plus hermétique à ses cris, ses plaintes et tout ce qui me fait plus de mal qu'à elle. Je dois être moi et plus celle qu'ils ont conçu, je dois être celle qui décide d'être touchée ou impassible, sans pour autant perdre ce que j'ai déjà construit de moi.
Et c'est là que réside la difficulté...
Amuse-toi bien à Paris, courage pour la suite, it's always such a pleasure to come here and read your posts.
Prends soin de toi et si t'as quoique ce soit ou si tu veux parler, n'hésite pas à m'écrire !
xoxo
Une petite partie de moi s'abime aussi petit à petit à mesure que je vois mes parents, ma Maman surtout en ce moment, j'aimerais trouver la solution mais comme ça ne viendra pas d'elle puisque je ne peux l'obliger à être quelqu'un d'autre, ça doit venir de moi. Je dois me refermer, être plus hermétique à ses cris, ses plaintes et tout ce qui me fait plus de mal qu'à elle. Je dois être moi et plus celle qu'ils ont conçu, je dois être celle qui décide d'être touchée ou impassible, sans pour autant perdre ce que j'ai déjà construit de moi.
Et c'est là que réside la difficulté...
Amuse-toi bien à Paris, courage pour la suite, it's always such a pleasure to come here and read your posts.
Prends soin de toi et si t'as quoique ce soit ou si tu veux parler, n'hésite pas à m'écrire !
xoxo
Re:
Merci Princess. Les deux jours à Paris ont été plutôt crevants mais ça m'a fait plaisir d'être là-bas, d'être loin d'ici. Ca m'a fait du bien de sortir de ma bulle. J'ai essayé de prendre le temps de réfléchir... Je raconterai tout ça d'ici ce week end.
Mon père me détruit. Enfin peut-être pas lui mais sa façon d'être, toute cette haine qu'il a pour tout. Je ne peux pas ne pas être touchée par elle. Mais en parler est difficile. Je me sens comme le héros de Vipère au poing (Hervé Bazin), celui qui avance dans la vie et qui effraye tous les gens autour de lui parce qu'il a une vipère enroulée autour du poing. Son boulet. L'héritage de la haine de sa mère. Je crois que je suis comme ça. Je fais peur. Le mal de vivre est intérieur et personnel. Je comprends que ce ne soit pas facile à conçevoir. Malgré tout j'ai encore du mal à accepter que j'inspire parfois le rejet... A cause d'une partie de moi, une partie uniquement mais qui est très noire.
Gros bisous et à très bientôt !
Mon père me détruit. Enfin peut-être pas lui mais sa façon d'être, toute cette haine qu'il a pour tout. Je ne peux pas ne pas être touchée par elle. Mais en parler est difficile. Je me sens comme le héros de Vipère au poing (Hervé Bazin), celui qui avance dans la vie et qui effraye tous les gens autour de lui parce qu'il a une vipère enroulée autour du poing. Son boulet. L'héritage de la haine de sa mère. Je crois que je suis comme ça. Je fais peur. Le mal de vivre est intérieur et personnel. Je comprends que ce ne soit pas facile à conçevoir. Malgré tout j'ai encore du mal à accepter que j'inspire parfois le rejet... A cause d'une partie de moi, une partie uniquement mais qui est très noire.
Gros bisous et à très bientôt !
A-m-b-r-e
Profite!
:)