Voilà ce que je suis et ce que je ressens en ce moment... Une immense lassitude. Un total désintérêt pour tout. Chaque chose de la vie me demande un effort que je fais sans implication. Je repousse sans cesse et je m'enfonce sans bruit. Je ne veux plus me débattre.

J'ai explosé un boulon la semaine dernière. Suite au week end que j'avais passé chez mes parents et lors duquel ni mon frère ni mon père ne m'ont dit un seul mot. La routine, allez vous me dire et vous auriez raison : ça fait bien longtemps que je suis invisible chez moi. Mais cette fois-ci, la goutte d'eau a été qu'en plus, on m'a bien fait sentir que j'étais un boulet. Je n'ai pas craqué et suis restée stoïque sur l'instant. Et puis plus tard dans la semaine, je ne parvenais pas à chasser ces images de ma tête. J'ai appellé ma mère, lui ai dit tout ce que j'avais sur le coeur, toute cette indifférence qui me ronge...

Le soir même, elle a parlé à mon père puis à mon frère. Et ce que j'attendais arriva : ils ne sont bien sûr pas remis en cause. Il parait que c'est moi qui me fait des films et que s'ils ne me parlent pas, c'est parce que ça fait des années que c'est comme ça et qu'ils ne voient pas pourquoi ça changerait.

OK, j'en prends bonne note. Dans le rayon de la connerie, je n'en attendais pas moins d'eux.

Vendredi, rendez vous chez le médecin. Je veux parler de ma fatigue, de ma lassitude, de mon désintérêt pour tout, de mes angoisses, cet étau dans ma poitrine... Elle m'écoute. Je lui parle de ma famille. Ce n'est pas étonnant que vous resentiez de tel symptome : vous êtes sous pression car on vous mets la pression. J'acquiesse. Elle me dit qu'elle ne parviens pas à comprendre comment une famille peut en arriver là, que ses enfants sont tout pour elle, qu'elle leur dira encore et encore pour qu'ils le sachent. Je les envie.

Est ce que votre père vous aime ?
Je ne sais pas.
Eh bien, c'est ça votre problème ! Vous ne vous sentez pas aimée par votre père.

Je sombre.

Il n'y a donc rien à faire.

Ce week end, enfermée chez moi, je pleure tout ce que je peux. Je suis dégoutée de tout. J'ai la tête dans le vide. Je voudrais dormir pour oublier.