J'inspire à fond tandis que la pluie coule sur mon visage. J'ai peur mais ce soir je me sens bien. Je renais. L'air est doux et il caresse mes cheveux. Cette fois, ce n'est plus un espoir, cette fois, le printemps est là. Des flots de sang neuf dans les veines, je respire à plein poumon, la tête en arrière. Je m'abandonne aux fremissements de cette aube nouvelle...
Depuis longtemps je n'avais pas ressenti ce désir au fond de moi. Je n'ai plus Ex dans la tête, ça fait six mois qu'il est complètement sorti de ma vie et même si ça a fait mal, le pourissement de cet amour agonisant sur des mois et des années est enfin exorcisé. Il y a encore Vincent par intermittence. Je ressens encore parfois le besoin d'enfouir ma tête entre ses bras mais j'ai fait mon deuil de toutes autres possibilités. Je sais que lui et moi ça ne collera jamais dans une histoire d'amour.
Alors même si les choses sont encore compliquées dans ma tête, je me sens libre. Plus d'entrave, je suis maître de mes choix et surtout de mes possibilités. J'ai toujours peur de l'amour. Je n'ai plus confiance et je ne sais pas si ça reviendra un jour. Je sais que je saurai aimer à nouveau un jour... Mais les boulets de mon passé ne s'envoleront pas si facilement. Je ne sais pas si un jour je serais capable d'habiter avec quelqu'un. Mon père voulait que je parte habiter avec Ex pour se "débarraser" de moi, ne plus être "responsable" de moi, pour pouvoir me dire "maintenant tu te démerdes". Je n'ai jamais voulu. Mais les traces sont indélébiles. Je ne rêve que de liberté, d'appart à moi, juste à moi, de voiture à moi, juste à moi, d'une vie juste à moi.
Et peut être un homme à côté.
Mais pas au milieu, ça c'est sûr.
En tous cas, pas pour le moment. Car il faudra m'apprivoiser. Et ce sera sans doute long. Et pénible.
Je rêve de m'acheter mon appart à moi... A Paris bien sur. D'y mettre mes meubles à moi, de décorer selon mes goûts. Je ne rêve pas de tanière familiale en couple. Je ne rêve que d'une vie en solo. Parvenir à m'assumer moi même, à préserver ma liberté pour enfin me donner le droit d'avoir confiance en quelqu'un.
Je me sens bizarre dans mon âge. A 24 ans, je suppose qu'on rêve de s'installer et d'avoir des enfants, non ? Je rêve juste de liberté, d'accomplissement en solitaire.
Parce qu'accepter de vivre avec quelqu'un, ce serait satisfaire mon père, le laisser se débarasser de moi.
Mais que tu m'aies voulue ou non, je suis là alors assume moi. Je ne veux pas te donner le droit de me considérer comme quantité négligable. Même si j'y pourris ma vie. Tu entends ?
Pour le moment, à cet instant, je veux m'amuser. Rencontrer des gens, laisser battre mon coeur, ressentir le frémissement des histoires à leur début, me laisser enfin la chance de vivre de belles choses. Et m'autoriser aussi à arrêter quand la magie n'est plus là. Sans ménagement.
C'est pas constructif, je sais, mais en ce moment alors que le printemps en moi et autour de moi, je ne veux que cela.
Commentaires :
Ta bonne humeur, ta joie aussi....
Trés heureux de te retrouver. Trés heureux....
Je t'embrasse ;-)
Bibasse