Eh bien, voilà, je m'installe doucement, je peins les murs à ma convenance et j'essaye de faire de ce petit endroit virtuel un endroit qui me soit familier, qui me ressemble même si ça me fait encore un peu bizarre d'être ici. Mais il faut aller de l'avant et éviter de trop se retourner. Donc, quoi de neuf ? allez vous me dire ! Eh bien pas grand chose mais je vais vous raconter quand même ;-)

Donc je reprends là ou j'avais tout laissé en plan. Finalement, j'ai vu mon voisin. Je vous resitue l'affaire : le voisin du dessous qui m'avait dit qu'il souhaiterait mieux me connaître. Donc des tas de petits mots dans la boite aux lettres plus tard, il s'est décidé à prendre les rennes du cheval à la dérive (bon OK, j'étais en grande partie responsable de cette dérive) et de m'inviter mardi soir vers 20h, 20h30. Sauf que j'ai vu le mot mardi soir à 19h40. En rentrant de la piscine. Les cheveux en bataille, la peau délicieusement chlorée et complètement flagada par mon kilomètre de nage. Et pas décidée à faire d'efforts pour changer ça (ah ma sacré mauvaise volonté ;-) ).

Pendant 40 min, dans mon appartement j'ai tergiversé, échaffaudant des tas de prétextes allant du mot qui se serait fait dévoré par les publicités (très agressives en cette saison de reproduction) jusqu'à je n'ai pas vu le mot dans ma boite. Ce qui a failli être vrai. Et puis, pour en finir, je me suis décidé à me rendre à ce rendez-vous improvisé.

Et me voilà en train de descendre l'escalier. Tout bête devant la porte. SA porte.

Avec l'irrépressible envie de partir en courant.

Parce que oui, ça me coutait d'être là ou j'étais. Même si j'ai du mal à m'expliquer pourquoi.

Driiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiinnng !

Bonjour, bonjour, entrez. Installez vous. Vous buvez quoi ? Euh, je ne pourrai pas rester longtemps, j'ai du travail. Vous savez ce que c'est...

Et je me suis retrouvée sur le divan comme une écolière à son premier jour de classe. Le dos bien droit et les jambes serrées. Pardon crispées. Bref très détendue, la fille :-)

(lui) On peut se tutoyer, non ?

On ben oui pourquoi pas, c'est sur que ça va réchauffer l'atmosphère à coup sur et à n'en pas douter.

Et on a parlé. Du temps. De la résidence. Du temps. Du chauffage en hiver. Du temps. De l'agence de location des appartements. Du temps. De la fuite d'eau dans sa salle de bain.  Du temps. Du temps. Du temps.

Mon jus de fruit m'a semblé interminable. J'ai essayé de temps en temps d'avancer qu'il fallait que je parte, que j'avais du travail (oh oui très très urgent) mais il ne relevait pas alors je n'osais pas me lever. Et la discussion hautement philosophique reprenait à chaque fois. Damned !

A 21h45 (oui j'ai tenu jusque là, ne me demandez pas comment), j'ai pris les choses en main. Feignant une toue persistante depuis une heure pour vérifier ma montre sur mon bras que je tordais comme je pouvais le plus discrètement possible, je lui ai annoncé que je devais partir, un dossier à finir de préparer car je voyais mon prof tôt le lendemain. Ce qui n'était pas complètement vrai mais pas complètement faux non plus puisque je n'avançais la date du véritable rendez-vous que d'une journée imaginaire. Et je suis partie.

Bon alors examinons le voisin. Pas méchant mais vraiment pas extraordinaire non plus. A la manière des Poupées russes, je dirai qu'il est très banal, dans la moyenne, qu'il n'y a rien de lui (ou du moins de ce qu'il m'a montré) qui sortait de l'ordinaire. En tous cas, rien qui m'a touché ou qui a fait un petit picotement dans mon coeur. Et je me suis vraiment demandé ce que je venais faire dans cette galère. Plus d'une fois. Donc l'expérience ne sera pas reproduite.

Et pour le coup, ma mauvaise volonté n'y est vraiment pour rien.

Le lendemain, mot dans ma boite. Ca m'a fait plaisir de te voir et même si je sais que c'est une période de boulot pour toi, j'aimerais bien qu'on puisse se revoir...

Euuuuhhhh ? Pas folle, hein ? ;-)

NB : Suite aux problèmes techniques rencontrés ce matin par la plate-forme Joueb, j'ai du intégralement réécrire mon article (qui a disparu) donc ne faîtes pas trop attention à la manière dont c'est formulé, c'est l'énervement contre la technologie qui parle :-))