J'aime les dates, les anniversaires, les points fixes dans le temps, ceux qui font mesurer le chemin parcouru. Se dire qu'on n'est plus comme avant et que c'est bien.

Et les semaines passent. Celle-ci aura un goût particulier. Forcément.

J'ai le vague à l'âme ce soir. Parce que je rêve de cet événement incroyable qui changera ma vie enfin. Mais voilà, je ne sais pas l'impulser. Je ne sais pas lui donner corps. Je suis statique, englué dans ma petite vie bien rôdée. J'ai cette sensation de fin et d'ailleurs chevillée au corps. Et je jette contre les murs les clichés qui m'étouffent pour les briser. Et fouler au pied les débris.

Si je veux trouver quelqu'un, c'est d'abord moi-même, tu sais.

Au boulot, il y a cette ambiance de plus en plus lourde et détestable, les silences pesants et les non-dits étouffants. Je regarde le ciel bleu par la fenêtre et je rêve que je m'envole. Si seulement je trouvais la force de m'arracher enfin à tout ça.

Cette semaine a un éclat illusoire et éphémère qui me plaît. J'ai presque envie de dire "fini de rire". Il va falloir être adulte maintenant et adopter les mêmes rêves que tout le monde, le fiel que les ombres essayent d'injecter en moi comme du bonheur prêt-à-consommer. Mais j'avoue que cette litanie indigeste me donne envie de vomir.

Alors la révolte gronde en moi. "Fini de rire". Et pourquoi donc ? Et si j'en profitais plutôt pour brûler la chandelle par les deux bouts, et si je m'étourdissais des plaisirs de la vie, et si je m'acceptais enfin... Si je me donnais enfin les moyens d'être heureuse tout simplement.

Pour les autres, cette semaine a valeur de symbole, celui du passage vers le monde des personnes mûres et responsables.

Cette semaine, j'ai 25 ans.

Alors fini de rire ? Non, non, non et non ! Je vais continuer à chercher mon bonheur à ma façon et finalement, tout ne fait que commencer ;-)