Je me sens triste au possible ce soir. Comme brisée en mille petits éclats. Et je rêve que je quitte tout ça, que je laisse derrière moi toute ma vie, que je suis de nouveau légère. Cela fait des jours que je cherche à écrire mais rien ne sort. Ce soir, je dois poser tout ça ici. Je n'ai pas envie mais il le faut. Dans ma tête, une phrase en écho. Je voudrais dormir. Dormir pour ne plus penser. Pour ne plus pleurer non plus. Oublier. Oublier. Oublier...
Et je me trouve bête devant cet écran... Car par où commencer ? Peut être par mes impressions. Je me sens déçue. C'est ce qui ressort maintenant que j'y pense. Déçue par quelques personnes. Vraiment déçue. Je ne peux pas dire que je sois naïve face à ma vie ou que j'ai l'habitude de me voiler la face mais mon réveil est dur. Depuis quelques temps, je sais que je dois apprendre à me détacher. J'essaye de le faire de plus en plus. Ne plus être près des choses. Les voir de loin pour mieux les maîtriser. Et ne plus prendre de grandes claques aussi. Un réveil dur mais essentiel.
Mon discours est surement confus mais je persiste. Il va falloir que ça sorte. Même si ce ne sont pas de belles phrases qui traduisent complètement mes sentiments, même si je ne parviens pas à me dévoiler tout à fait.
Ce soir, j'ai besoin de me vider. Pas de faire de la prose.
Je m'en excuse. Par avance.
Commençons donc par le commencement. Il y a un peu plus d'une semaine . Mon père. Lui dans ma chambre. Moi en face de lui, la rage au coeur de ne pas savoir retenir mes larmes et lui offrir un visage serein d'indifférence. Les paroles cinglantes qui labourent mon ventre. L'esprit qui part. Fuir. Etre loin. Des mots qui me font du mal. Comment les retranscrire ? Il m'a juste dit, peut être, que je suis un poids pour lui, que mes efforts, il s'en fout, que tout ce qu'il souhaite c'est que je parte, que plus tard, lui, il ne réclamera rien, que s'il avait pu, il nous aurait empêcher mon frère et moi de faire des études, comme ça on aurait travailler tôt et on n'aurait rien couté. Et puis j'ai eu le détail de ses impôts. Et puis, il m'a demandé comment le père de Séverine avait réussi, lui, à se débarasser de sa fille.
Alors c'est con mais j'ai saigné de l'intérieur. Il n'y avait rien de neuf. Il mettait juste des mots sur sa haine. Mais il n'y a rien à faire, entendre ça a quelquechose de plus violent. Les menus espoirs qu'on peut entretenir étouffent et se meurent.
Le sol qui se dérobe. Les larmes qui aveuglent. La révolte au coeur. Je tombe sans retour.
Alors je suis partie. Ma mère qui ne veut jamais prendre parti m'a dit qu'il vaudrait peut être mieux que je ne rentre plus. Pour qu'il ne puisse plus me faire de mal. Je pars alors. Je fais le deuil, contrainte et forçée, de cette famille unie que je n'aurai jamais.
La semaine qui a suivi a été dure. Je me sentais à bout. Travail par dessus la tête. Finir mon rapport. Assurer mon stage et mon petit boulot aussi. Le soir, le sommeil lourd et sans rêve qui m'envahit. Et toujours les larmes qui viennent mouiller les draps. Je me sens à fleur de peau. Brulée vive. Le moindre frolement qui ravive la douleur. Et dans ces moments là de sensibilité pure, tout évenement, on se le prend en pleine poire sans comprendre.
Julie. Ses réactions imprévisibles. Ma tension quand Séverine est arrivée. Et Julie qui l'attire à elle et la rejette alors que cela fait des années qu'elle ne l'a pas vu. Ma douleur de voir ça. Mais non, je ne parviens pas à la comprendre. Son histoire, même si elle est dificile, ne justifie pas tout et surement pas ça. Le soir, avec Séverine, nos discussions comme avant, nos confidences. Et malgré tout, la tristesse m'envahit. Je me sens vide et c'est vide que je la remettrai dans le train le Dimanche soir. Et mes larmes dans le bus qui me ramène chez moi. Et un voeu en forme d'incantation : sortir de tout ça, sortir de tout ça, sortir de tout ça.
Le Lundi, dans la rue, je passe par hasard devant un bar dont Vincent m'a parlé et où il sort parfois avec une de ses amies. Et là, un éclair me vrille le coeur. Parce qu'avec moi, il ne veut jamais aller dehors, c'est chez lui ou chez moi mais jamais ailleurs. Eh oui, des fois qu'on nous voit, que penseraient les gens ? Et pourtant, il ne cesse de me répéter que je suis une amie (puisque je ne peux rien être d'autre). Alors pourquoi est ce que ça se passe comme ça ? Notre relation, même dans ce qu'elle a d'amical, est-elle honteuse ? Et je me prends à y penser le soir et à avoir mal. Je sais qu'il n'y aura jamais rien d'autre et je n'attends plus rien, de toute façon. Mais je voudrais vraiment vivre cette amitié totalement et de façon saine. Pas cachée. Pas comme ça. Ca gâche tout.
Et puis aujourd'hui. Ma sensibilité est peut être exacerbée par la fatigue et la tension mais je me suis sentie trahie. J'ai eu un problème informatique et j'étais bien embêtée car je devais rendre un travail le soir même. Sachant David en vacances, je l'ai appellé et lui ai laissé un message sur son répondeur. Juste pour pouvoir profiter de sa connexion internet quelques minutes, le temps de boucler mon document. Deux heures après, je reçois un SMS "je ne suis pas disponible. Je t'appellerai Samedi". Mon sang n'a fait qu'un tour et je l'ai appellé dans la minute mais bien sur, je suis à nouveau tombée sur son répondeur. Alors je me suis lachée sur son répondeur. Je lui ai dit que je ne l'avais pas appellé dans le but qu'on se voit mais parce que j'avais besoin d'aide. Je lui ai demandé pourquoi il ne répondait pas. Et puis, au cas ou ça l'empêcherait de dormir, j'avais trouvé quelqu'un d'autre pour m'aider. Qu'il ne se fatigue pas à m'appeller Samedi car je suis déjà prise. Et j'ai raccroché.
Je ne sais pas. Ca m'a fait bizarre. Bien sur, je conçois qu'il ne puisse pas m'aider et je ne demande pas à ce qu'il soit à ma disposition, pas du tout. Mais il pouvait très bien me téléphoner et me dire "désolée, ça va pas être possible, je ne suis pas là aujourd'hui." Au fond, ça n'aurait rien changé mais je n'aurai pas eu cette impression qu'il se débarasse de moi.
Et bien sur, il n'a pas rappellé.
J'ai envie de m'en foutre.
Quand je pense que quand il s'est fait jeter par des filles dernièrement, j'ai passé des heures à parler avec lui. Pour qu'il se sente mieux. Je l'ai fait gratuitement, je n'attends rien en retour. Juste un peu plus d'attention quand je demande, à mon tour, de l'aide.
Je me sens vide.
Comme l'impression que tout ce que j'ai construit ici n'est que du vent.
Et qu'il est peut être temps pour moi de partir.
Pour aller vivre ma vie ailleurs.
La fuite en avant. Je sais.
Mais c'est ce que je fais de mieux.
Commentaires :
Re:
Salut ma 'tite disturb,
Vraiment un grand merci pour ton commentaire car je viens de le lire et il m'a vraiment fait du bien. Parce que tu as tout compris.
Pour mon père, c'est tout, je suis bien obligée d'aller de l'avant. Je ne peux pas aimer les gens qui ne veulent pas être aimé ou qui s'en foute comme lui, je ne peux pas forcer non plus les gens à m'aimer même quand il s'agit de mon père. Et tu as raison, je le remercie vraiment pour la vie qu'il m'a donné, même si ça n'a pas été facile ces dernière année et même s'il m'en fait baver tout ce qu'il peut. Ca va être à moi d'en faire quelquechose de bien maintenant.
David. Je t'avoue que je ne comprends pas trop non plus mais comme je l'expliquais hier dans un mail, je préfère ne pas tirer des conclusions trop hâtives ou écrire sous le coup de l'émotion parce que c'est dangereux. Alors j'attends. Je n'ai pas envie de l'appeller. J'attendrai qu'il fasse le premier pas ou ne le fasse pas. J'ai pas envie de quémander de l'attention ou un peu d'amitié. Si ce n'est pas spontané, ça sonne trop faux. Et comme tu dis, je veux pas être un keenex ou un bouche-trou...
Avec Vincent aussi, j'ai du me planter quelquepart. Disons que je n'hésite pas à montrer mes faiblesses maintenant (contrairement à la période de mon adolescence) parce qu'elles font partie de moi et que je ne ferais que mentir aux gens en les cachant. Et puis parce que ça ne résoudrait rien. Cacher, ça m'a plus pesé que guérie. Et je crois que ça, ça lui fait peur. Il a trop peur que je sois encore attachée à lui. Trop peur que les autres se posent des questions sur nous. Alors, c'est tout, comme pour le reste, je trace mon chemin.
Tu vois, aujourd'hui, je me suis sentie vide de tout. Aucune larme n'a coulé. Je me sens attentiste. Je refuse aux émotions le droit de passer. Trop de choses et trop de sentiments que j'ai ressenti hier me rappelle il y a un an quand il m'est arrivé des tas de trucs pas cool, quand j'ai été faible. Et je me suis promis de ne jamais retomber là-dedans.
Alors je m'accroche à l'avenir et je veux partir. Je voudrais partir sans fuir mais je ne sais pas le faire, je crois. Alors en attendant, je me noie dans le boulot. Wait and see.
Et un gros bisou à toi !
Amethyst
Deux mots....
Juste deux mots en vitesse: je t'écris demain!
Plein de choses à te dire par rapport à cet article, peu de temps ce soir...
Plein de gros bisous...
Re: Deux mots....
Merci pour ton mail, un merci immense vraiment car ça a été le rayon de soleil de ma journée. Tu es une des rencontres virtuelles les plus importantes pour moi et c'est quelquechose que je ne pourrai jamais oublier. Parce que tu es toujours là quand ça ne va pas. Vraiment merci.
Et puis, je suis là comme une conne à écouter de la musique triste. Et il y a pleins d'échos en moi mais ça sort plus, tu vois... J'ai envie de m'endormir et me réveiller quand ça ira mieux. Je l'ai déjà souhaité et ça n'a rien donné de bon. Alors maintenant, je suis peut être en train de trouver la force d'affronter une bonne fois pour toutes.
Et tant qu'il y aura des gens comme toi près de moi, ça ira forcément.
Gros bisous. Je répond à ton mail très vite :-*
Amethyst
Re: Re: Deux mots....
courage
Artur
Re: Re: Re: Deux mots....
Coucou mon ptit lionceau : je vais suivre tes conseils musicaux :-)) Et je te dirais tout ce que ça m'a fait !
Passe une bonne nuit :-* Et merci de ton passage !
Amethyst
Je me trouve un peu sans mot, mais je tenais quand même à te souhaiter beaucoup de courage.
Enormes bisous
Re:
Merci beaucoup ! Ton commentaire me touche beaucoup :-)
En ce moment, je finis des travaux importants ce qui fait que je n'ai pas beaucoup de temps pourpasser partout mais dès que ça ira mieux j'arcrirai plus et surtout je passerai chez toi.
Un gros bisous et à très bientôt !
Amethyst
disturb
Ma belle, je ne m'attendais à ce que tes écrits soient si violents ce soir. Je ne savais pas non plus ton coeur à ce point tourmenté. Ne concevant pas de te garder prisonnière d'un joueb avec des âmes errantes, parfois amies, je te conseille de suivre ce que ton destin et surtout ton coeur te disent de faire.
Ton père est vraiment un être cruel. La seule chose de bien qu'il a su te transmettre c'est la vie; oui la vie pour que tu ne sois pas comme lui à cracher du venin même sur ta propre famille.
Ne pleure pas petite fille, tes larmes sécheront avec de nouveaux sourires...
Je ne comprends plus David, je le pensais ton ami en toutes occasions, et le voilà qui se dérobe dans un des moments les plus délicats. Je pense qu'il faut lui laisser du temps à lui aussi, même si toi, le temps tu t'en fous.
Tu sais, certaines personnes ne savent que dire des méchantes choses car la vie leur déplait par simple égoïsme. Tu n'es pas la cause de ces sales choses crachées au détour de conversations. Tu n'es pas non plus la "chose" que l'on peut se permettre de prendre comme un vulgaire mouchoir quand on a besoin, l'amitié non c'est pas qu'un paquet de klinex.
Tu ne mérites pas tout ça. Tu es une fille bien qui à présent doit trouver la force de se débrouiller toute seule comme tu as su le faire dès l'envol du nid familial. Tu peux pleurer autant que tu en auras besoin, mais pleurer pour mieux reprendre des forces pour montrer qui tu es et ce que tu vaux, ce que tu veux.
Ma belle, je te souhaite plein de courage. Tu connais mon e-mail.
Je te souhaite plein de bonnes choses.
Bisous tout plein.