Ce soir, c'est écrire pour écrire. J'ai besoin de me vider. Toujours ce même sujet qui revient. Ma famille. Il faut que j'en parle, il faut que je continue à écrire ce qui me brule tout au fond. Ce manque-là, il m'est intolérable. Il faut que je mette des mots dessus. De plus en plus. Pour ne pas en crever. Je sais pas si une plante peut pousser sans soleil. Je suis pas sure d'avoir su grandir sans amour. Je me sens bancale. Ce sentiment s'amplifie avec le temps. J'ai une boule dans le ventre. Encore une fois, il faut que ça sorte.
Il s'est passé quelquechose qui m'a étonné cette semaine. Il y a peu, une nouvelle stagiaire est arrivée dans l'entreprise où je travaille. C'est quelqu'un de très doux et de très accesssible et je me suis vite sentie en confiance. Et lndi, pendant la pause de midi sans que je sache pourquoi ni comment, je lui ai parlé de ma vie. Toujours ce besoin. Evacuer. Je lui ai raconté tout doucement mais surement ce père, ce rejet de moi, son indifférence, son envie de me voir mal, cette mère présente mais qui avait démissionné, cette ambiance lourde depuis toujours et ce frère qui s'est peu à peu éloigné, qui est devenu un étranger. Je lisais dans ses yeux la compassion. Elle me répondait, elle comprenait. Pas un instant je n'ai vu de doutes dans son regard. Parce que parfois, les gens à qui j'en parle refuse de me croire. Ils nient ma souffrance et c'est encore plus dur. Je me sens encore plus au fond du trou. Lundi, c'était magique. Je parlais et je me sentais bien. Quelqu'un l'écoutait et comprenait.
Chez mes parents, la maison est morte depuis toujours. Personne ne se parle, personne ne se soutient, personne ne s'aide. Il y aurait tellement de choses à dire : par où commencer ? Il y aura surement plusieurs articles. Je suis désolée, il le faut, je ne peux pas arrêter mes doigts sur ce clavier. Par flash, les souvenirs me serrent le coeur.
Mon père ne m'a jamais serré dans ses bras, il ne m'a jamais embrassé, il ne m'a jamais soutenu, n'a jamais montré aucune fierté par rapport à moi. C'était tous le temps les brimades, la harcèlement moral ou alors l'indifférence. Il n'est jamais touché par rien et ne supporte pas que quelqu'un puisse être touché par quelquechose car là encore s'ensuivent moqueries et brimades. Les gens dans les régions dévastées par des cyclones, il dit que ce sont des noirs feignants qui ne veulent pas se bouger les fesses pour reconstruire. Une femme dont les enfants ont été enlévés par leur père dans un pays étranger, c'est de sa faute : elle n'avait qu'à pas se mettre avec un étranger. Il dit aussi que les noirs ne font rien, que même si on leur donne des tracteurs, aussitôt qu'il n'y a plus d'essence, ils le laissent parce qu'ils ont la flemme de remettre de l'essence. J'ai les larmes aux yeux en écrifant cela. J'ai beau lui mettre sa connerie dans la gueule, sous le syeux, lui expliquer que c'est idiot au possibel des raisonnements pareils, non, non, il dit qu'il a raison. Borné, buté ! Con il est et con il restera. Il a dit plusieurs fois à ma mère que l'amour, c'est de la connerie, que ce serait à refaire, il ne marierait pas et n'auraient pas d'enfants. Même ma mère est maintenant persuadée qu'il ne l'aime ni elle ni moi ni mon frère ni personne. Cet homme ne sait pas aimer.
Il n'a pas d'amis. Ne cherche pas à en avoir. Ne sort jamais de chez lui. Il s'est engueulé avec tous les voisins, tous ses collègues, tous ses chefs, et même avec le maire de notre ville. Il dit que je coûte trop cher, que s'il avait pu ni mon frère ni moi n'auriont fait d'études. Il dit que je fais exprès de ne pas travailler, que ça me plait, que c'est pour l'emmerder, que mes études ne servent à rien, que c'est de la connerie. Il n'arrête pas de me faire le détail de ses impôts, refusent de me payer ma mutuelle santé, se fiche que sa fille n'ai pas de mutuelle, s'en réjouit même. A côté de cela, ils achètent des voitures hors de prix qu'il met dans le garage et qui ne servent à rien, il achète un salon immense alors qu'on ne reçoit jamais personne (et pour cause il n'a aucun ami) et depuis peu, il veut s'acheter un ordinateur portable alors qu'on a déjà un PC.
Quand j'étais petite, il ne cherchait jamais à comprendre, il frappait sans discernement, totalement partial. Il m'humiliait souvent , me disait que j'étais moche, que je ferais femme de ménage. Ma grand mère m'a raconté à quel point il était et est injuste avec moi. Toujours à me rabaisser, me mettre plus bas que terre. Il ne me défendait jamais. Qand j'avais des ennuis, il disait que c'était forcément de ma faute. Quand David a pris son appartement il y a quelques années, il n'a pas compris que je ne parte pas habiter avec lui. Ma mère m'a dit qu'il pensait ainsi se débarasser de moi et espérait que David me prendrait en charge. Quand nous nsou sommes quittés, il a dit à ma mère que c'était de ma faute alors qu'il en s'était jamais intéressé à notre histoire, qu'il ne savait rien. Non c'était juste parce qu'il l'avait décidé.
Quand ma mère a appris des choses très dures au téléphone, il n'a su faire que hurler parce que ça perturbait son petit dimanche. Il ne l'a pas soutenu une seconde. Ma mère en est au point où elle lui cache pleins de choses sur moi. Pour éviter sa fureur. Un jour où j'allais mal et où j'avais appellé chez eux pour avoir du réconfort, il était prêt à faire 200 km juste pour me mettre une baffe. A cette époque-là, je me sentais très mal, David venait de partir, j'étais seule et il était prêt à faire la route pour me frapper. Comme si ça allait arranger les choses. Comme si j'avais besoin de cela. Pas inquiet une minute pour moi. Et alors que quand il a fallu me déménager, il a harcelé toute ma famille pendant des mois (rendant ma grand mère complètement anxieuse), assurant jusqu'au dernier moment qu'il ne viendrais pas, qu'il ne voulait pas m'aider, que je n'avais qu'à me débrouiller.
J'arrête là pour ce soir. Je me sens très mal. Je continuerai un autre jour. Merci à ceux qui m'ont lu. Vous ne pouvez pas imaginer à quel point j'ai besoin de sortir tout ça. Je suis désolée...
Commentaires :
Re:
Merci beaucoup Nyme. Même si j'essaye de me persuader que je n'y suis pour rien, je ressens une grande honte par rapport à tout ça. Je me sens démunie aussi parce que je sais qu'il est trop tard. Je ne sais pas d'où vient sa haine, je ne le saurai sans doute jamais et quelquepart je m'en fous. Il avait pas le droit d'être comme ça ni avec moi ni avec les autres et je sais maintenant qu'une bonne partie de mal de vivre vient de tout ça.
Je ne suis pas immunisée à sa connerie, oh non, loin de là. Je crois même que plus le temps passe et plus elle me fait gerber. Je sais pas comment on peut devenir aussi con mais pour moi, il n'y a pas d'excuse possible.
Merci de m'avoir lu. Merci vraiment. A très bientôt Nyme !
Re: Re:
Je te comprends. J'ai répondu à ton mail et je te remercie de m'avoir écris et j'espère ( comme je disais dans tes blablas ) que l'envoie du mail à fonctionné.
Je t'embrasse fort et courage.
Comme souligne Nyme , ne t'excuse pas de te confier dans ton "chez toi". Ca te soulage d'un poids énorme, même si ça n'est que partiel.
Il t'a détruit, c'est monstrueux d'en arriver là, et je te trouve énormément de courage d'avoir supporté tout cela. Ca n'a pas du etre facile, et tu as encore un souffle pour ta mère et ton frère même si la situation avec eux n'est pas non plus idillique.
Tu mérites tant de bonnes choses, et je te les souhaite de tout coeur ma Amethyst ;-)
Re:
Oui c'est vrai, ça me soulage. Je crois que c'est ça ou virer complètement folle. Pas facile d'en parler ailleurs, dans la "vraie" vie. J'ai déjà essayer mais beaucoup de gens ne sont pas prêts à entendre ma vérité. Alors longtemps je l'ai gardée pour moi.
Si j'ai ouvert ce joueb, je crois qu'à terme, c'était aussi pour ça. Me débarasser de ce passé ou au moins le poser quelquepart. Même si ça devient du déballage, j'ai ce besoin viscréal de dire et d'aligner, de vomir tout ce que voulais tant dire depuis tant d'années.
En fait, je crois que ça porte un nom : c'est du harcèlement moral. Ce ne se voit pas, ça ne laisse pas de bleus , ça ne fait pas couler le sang. C'est invisible mais je sais que les blessures sont bien là. Encore plus cruelles du fait que justement personne ne peut les voir.
Et maintenant, c'est moi qui cherche à me détruire. Sans que j'en ai totalement conscience. Je n'ai aucune confiance en moi et je suis angoissée parce que je sais que je ne peux pas compter sur eux. Ma mère et mon frère, j'en parlerai dans mon prochain article. Je garde l'espoir qu'un jour, quand il ne sera plus là, je pourrais recoller les morceaux avec eux. J'espère que tout n'est pas détruit même si rien n'a été vraiment construit.
Merci de tout mon coeur disturb !!!
Re: Re:
Alors libère tout. Les mots sont des pansements je t'assure. Et nous sommes là pour te lire.
Le passé est un poids, mais une fois expulsé, il peut devenir une force.
Ce que tu as accompli jusqu'à aujourd'hui est une preuve de courage, de maturité et d'intelligence. Tu dois continuer.
Tu as une grande valeur personnelle, surtout ne l'oublie jamais et ne laisse personne te le faire oublier.
Je t'embrasse,
Joum
Re: Re: Re:
Je t'embrasse!
Re: Re: Re: Re:
Merci pour ta compréhension Melina. Pendant longtemps, j'ai nié le fait que toutes ces choses aient pu me faire autant de mal, le silence s'était installé, je ne me reconnaissais pas le droit d'en souffrir. Mais la volonté a ses limites et quand j'ai compris que tout cela était très douloureux, j'ai pris sur moi. Je ne voulais pas en parler. J'avais peur d'être associée à lui et peur aussi que les gens ne comprennent pas mon malaise. Et je crois que ça aurait été encore pire.
Je vais continuer à écrire, petit à petit, toutes ces choses, mettre une distance entre elles et moi et ensuite essayer de faire ma vie, loin et sans eux. Mettre tout ça dans un coin sans oublier puisque je ne peux pas. Encore une fois, merci de ta compréhension, je crois que ça me réconforte plus que tout et me donne la force d'avancer.
Au plaisir de te revoir par ici, Melina.
Amethyst
Re: Re: Re:
Ecrire me soigne effectivement. En ce moment, je ressens vraiment le besoin d'en parler parce que je me sens comme une cocotte minute. J'ai besoin d'expliquer pourquoi parfois je ne me sens pas très bien et pourquoi j'ai souvent ce sentiment d'abandon. J'ai beaucoup d'amis très chers mais paradoxalement, je me sens très souvent seule. J'aimerais parfois que dans les difficultés, mes parents soient là avec moi au moins par l'esprit, que je puisse leur téléphoner quand j'ai des soucis, que je puisse leur parler, aller les voir. Mais ce n'est pas le cas. Je suis soit invisible soit un poids pour eux... Mais je vais dépasser tout ça et construire mon bonheur sans eux.
Je te remercie Joum : ton commentaire me touche vraiment beaucoup. Ta joie de vivre est vraiment très communicative :-) Je te fais des gros bisous.
et surtout reprend confiance en toi ds la vie on ne peut compter que sur soi meme les parents ns font du mal ms ns sommes la seule personne responsable de notre bonheur tout depend des choix que l'on fait ca parait simple ms c'est juste une question de volonté!
bizz a toi!
Re:
Bonjour Titebulle,
Tu as raison, c'est à moi maintenant d'essayer de faire mon bonheur en occultant ce que j'ai vécu avant. J'ai cru que partir réglerait une bonne partie du problème mais je me suis trompée. Il ne suffit pas de mettre une distance gégraphique pour aller mieux. Il faut que j'affronte mes problèmes et que je fasse de ma vie quelquechose dont je serais fière. Et s'il faut en passer par couper les ponts avec eux, je crois que je suis en voie d'être prête.
Il y a un an, j'ai expliqué à chacun d'entre eux (sauf le principal intéressé mais tout dialogue est impossible avec lui), je leur ai dit à quel point ça me fait du mal qu'on soit si éloigné les uns des autres, qu'on ne se parle pas, etc. Mais rien n'a changé. Il semblerait que je sois la seule à en souffrir. Je crois qu'il est inutile parfois de se battre contre le vent parce que j'y mets toute mon énergie et que ce n'est pas constructif.
Merci pour ton soutien Titebulle. Bon courage à toi.
Notre voix est plus forte que celle d'une femme....
Nos muscles sont plus developpés...
On nous a élevé en "garçons"....
Et certains en profitent pour en abuser.....
J'ai un "copain" comme ça qui pourrit la vie à sa femme. C'est un copain et sa vie de couple ne me regarde pas, mais y a des fois, je me retiens.
J'ai des principes. Parmi eux: Ne fais pas autres ce que tu ne voudrais pas qu'ils te fassent. Dis leur ce que tu voudrais entendre, donne leur ce que tu voudrais recevoir.....
Ton pére est un naze ( je te le confirme ) mais des mecs biens, ça existe ( j'en connais au moins un ;-) ).
Un jour, ton prince charmant viendra. Tu l'épouseras et tu trouveras dans ton beau-pére le pére qui te fait faute aujourd'hui... Ta vie prendra une autre allure....
En attendant, écris, écris, écris.... et cris....
Et construis-toi des moments de bonheur (ailleurs que dans ta famille)....
Je te souhaite tout le bonheur du monde....
Ci-joint, Un bisou pour sécher tes larmes....
Re:
Bonjour Nouvelami,
Il y a des manques parfois qu'on ne peut pas soupçonner. Quand j'étais petite, je ne comprenais pas vraiment, je pensais que ça se passait de la même manière dans toute les familles et je ne mesurais pas le surréalisme de la situation. Je m'accrochais aux personnes qui me donnaient de l'amour. D'ailleurs pendant longtemps, je pleurais toutes les larmes de mon corps quand on me séparait de ma grand-mère alors que je faisais la tête à l'idée de passer trois semaines de vacances avec mes parents. Je me souviens même que je pleurais quand ma mère disait qu'elle avait pris des jours de congé, parce que pour moi, ça signifiait ne pas être avec mes grands parents et aussi être avec elle et son foutu caractère et ses manies et avec lui aussi. Je pense que je souffrais déjà de l'ambiance détestable de la maison qui me fait encore des noeuds dans le ventre aujourd'hui. Je déteste y retourner car j'ai l'impression d'y étouffer et de replonger dans ce passé...
Et puis un jour, je suis partie et j'ai vu d'autres familles, d'autres façon de vivre qui font profiter de la vie au lieu de la subir, j'ai vu des pères rire avec leur fille et jouer avec elle, j'ai vu des frères et soeurs se dire tout leur amour. Et le choc a été rude. Encore aujourd'hui, ce sont ces évenements qui le plus souvent me font plonger. Je n'ose même plus regarder uen émission qui télé qui traiterait du sujet de la famille. Je sais d'avance que je vais sentir le malaise m'envahir au fur et à mesure.
Je crois en un bonheur à venir et tant que ce sera le cas, tout ira bien. J'ai peur de perdre cet espoir parfois. Je pense que je demande beaucoup aux hommes, peut-être trop. Je leur demande avant tout d'être rassurants. Parce que j'ai besoin de bras autour de moi, j'ai besoin de poser ma tête sur une épaule. Ce sont les seuls moments où je me sens apaisée de mes angoisses. Dans ces moments-là, je suis bien.
Merci pour tout Nouvelami. Tu trouves toujours les mots pour me remonter le moral ou me faire sourire. Merci pour le temps que tu me consacres et pour ton écoute car ce sont ds attentions qui font que je me sens mieux dans certaisn moments de doute.
Gros bisous !!!
Re: Re:
Salut chére amie...
Merci pour tout Nouvelami. Tu trouves toujours les mots pour me remonter le moral ou me faire sourire. Merci pour le temps que tu me consacres et pour ton écoute car ce sont ds attentions qui font que je me sens mieux dans certaisn moments de doute.
Disons que c'est un échange de "bons procédés";-)
J'essaie de te remonter le moral, et tu fais la même chose avec moi....
Et puis, j'aime bien prendre soin de toi.... ;-))
Gros bisous
Je te souhaite plein de courage ma puce... Vide ton sac, écris autant d'articles qu'il le faudra pour que tu te sentes mieux...... Et ne perds pas espoir.... après la pluie vient toujours le beau temps quoi qu'on en dise ;-)
Gros bizouxxx
Re:
Mercu Eurydice ! Je n'ai pas perdu cet espoir, je m'y accroche même plus qu'à tout le reste. J'ai encore pleins de rêves à réaliser et même si je suis souvent en dent de scie, je continue à regarder devant. Je te fais des gros bisous :-*
Amethyst
Nyme
Gros BiSoUs et courage.