Le temps a été sympa. Il pleut des cordes depuis que j'ai repris le chemin de mon bureau. Ambiance de rentrée pile poil, on dirait que ça a été fait exprès. Au moins pas de regret. J'ai retrouvé l'ambiance ultra lourde du travail avec mes piles de dossiers et mon chef toujours aussi charmant qui me balance entre deux ordres que c'est pas étonnant que je sois seule vu comme je suis chiante. Euh coco, on voit la paille dans l'oil du voisin mais pas la poutre dans le sien... Charmant je vous dis...

Vincent se la joue distant et mystérieux. Il y a une part de moi qui s'en fout comme de l'an quarante et une autre que ça touche. Cette seconde part que j'entends de moins en moins à un point que bientôt elle sera muette. Mais parfois, certains soirs, il n'y a rien à faire, ça me fait un petit pincement au coeur. Ca passe vite. Et la minute suivante, je sautille dans mon appart. Mais il y a toujours cette minute suspendue et lancinante qui me tombe dessus comme un couperet. De la nostalgie qui s'insinue et brouille mes yeux. Parce que je l'ai aimé comme on en meurt. Mais c'était il y a longtemps. C'est juste des restes. Je ne suis pas une machine. Pas toujours.

J'aime bien quand N. entre dans mon bureau et me dit "je peux te piquer tes cisaux ma  puce ?". Je souris. J'aime quand il vient me chercher dans mon bureau pour qu'on aille en pause discuter de tout et de rien. J'aime quand il m'envoit un sms pendant les vacances en finissant par "je t'adore". Je souris. Et j'ai peur aussi parfois. J'ai peur qu'un jour l'ambiance de merde qui règne au travail ne nous éloigne. Je le sens très stressé parfois, moi aussi je le suis. Et on finit part tous se méfier de tout le monde, plus rien dire sur personne à personne par peur. J'aurais bien aimer rencontrer N. dans un autre contexte, loin de tout ce bazar. J'espère juste que tout ça ne viendra pas à bout de notre amitié.