Je suis en vacances... Je me prélasse au soleil dans le jardin, le chat sur mes genoux, et je me dis que ça pourrait être une super idée de profiter de tout ce temps pour refaire mon CV. Mais voilà, je n'ai aucune volonté. Au fond, je culpabilise parce que c'est pas comme ça que je vais me sortir de mon trou perdu mais j'en ai vraiment besoin. C'est ma petite parenthèse. Les hostilités reprendront à la rentrée. Pour le moment, à moi la joie de ne rien faire, de rêvasser, de me laisser berçer dans le parfum de l'été.

Je ne sais pas si c'est à cause de cette douce chaleur mais je crois bien que je suis en pleine ébulliton d'hormones. Depuis le temps que je me complais dans ma petite vie de célibataire libre et heureuse de l'être. Je me rend compte que j'ai mis deux années à refermer les plaies de l'histoire avec ex et maintenant, pour la première fois depuis lui, je me sens bien, pour la première fois depuis Paris... aussi... Ce mal être qui avait suivi mon retour, la déchirure, le manque de lui, tout semble enfin dissipé.

Je me prends à rêver que je croise un garçon un peu mystérieux, un de ceux qui ne disent pas tout et qui traine derrière eux une aura envoutante, je me prends à rêver qu'il s'approche, pas une parole, juste un grand désir qui nait, je me prends à rêver qu'il passe et repasse, je me prends à rêver que le temps s'arrête et qu'une fleur s'ouvre, un magnétisme, un attrait palpable, je rêve de baisers dans le cou, d'un souffle sur la peau et de regards échangés, je me prends à rêver d'une passion forte et éphémère, de celles qui prennent aux tripes et qui meurt le lendemain. Un souffle de vent et il disparait. Il est beau et il ne fait aucun mal, il a disparu avant que je ne me sois attaché à lui.

Les choses prennent une allure différente selon la lumière que l'on porte sur elles. Je ne sais pas vraiment ce que je veux au fond. Pas d'amour pour ne plus avoir mal mais il manque un truc, un peu de piquant, de l'imprévu. J'attends qu'il se passe quelquechose. J'ai tort. Je devrais provoquer mon destin. Provoquer l'entretien qui changerait ma vie en changeant mon travail. Je n'arrive pas encore à voir assez confiance en moi. J'ai peur d'envoyer mon CV je crois, peur d'être déçue, peur que ça ne marche pas. Je vis dans mes chimères, je ne prends pas le risque de leur donner corps ou de les perdre. Mais il y a cet appel toujours là, depuis des mois, des années, depuis toujours.

Douce mélodie dans laquelle je m'embourbe. Paris aux reflets dorés qui m'appelle toujours comme une incantation envoutante qui monte de mes souvenirs. Plus rien ne me retient pourtant. Il faut que je prenne le risque. A la clé, une promesse ou une désillusion.