Je me perds dans mes propres contradictions. L'homme est un bien étrange ennemi : un jour il me volera cette liberté auquel je tiens tant et pour cela je me méfie de lui. Il me coupera les ailes, il niera mes aspirations et mes rêves, il m'imposera sa volonté et je lui en veux par avance. Il sera comme lui, il ne pourra être que comme lui, comme eux, comme mon père et comme Ex. Il ne pourra ou ne saura pas accepter ma fuite éternelle et ma soif de liberté. Je ne pourrai pas vivre dans une cage, j'ai trop besoin de savoir qu'à chaque instant je peux m'envoler et m'affranchir des chaînes que créées les sentiments...

Je ne semble trouver mon bonheur que dans cette solitude amoureuse que je m'impose. L'idée du couple me fait peur. Ma respiration se coupe et une pression se fait sentir dans ma poitrine. Je crois en l'amour, j'y crois très fort. Mais je ne crois pas, et je n'ai jamais cru, en la vie de couple. Accepter la vie à deux, n'est ce pas mourir un peu ? Je crains le temps et la routine, je crains les sentiments qui s'étiolent et la lassitude.

Je fuis toute forme d'engagements. Et c'est pour ça que Ex a fuit à son tour. Parce que j'ai refusé pendant 4 ans d'aller vivre avec lui et parce que je préférais vivre dans le perpetuel carpe diem. Je profite de l'instant mais je n'envisage aucun lendemain.

Je ne supporte pas l'idée de dépendre de quelqu'un. Pour mon père, le fait que j'aille vivre avec quelqu'un a toujours été synonyme de se débarasser définitivement de moi. Alors inconsciemment, je n'ai surement jamais voulu lui donner ce droit de me laisser. Trace indélébile. Je crois que je ne suis pas capable de construire un couple. Ma méfiance est trop forte.

Je rêve au singulier. Un appart à moi, une voiture à moi, une vie à moi. Je ne sais pas si j'ai la force ou le courage de laisser quelqu'un entrer dans cette vie-là que je me construis... Et ça me bouffe parce que je ne vois pas vraiment de sortie de secours. Comment pourrait-il en être autrement puisque je ne laisse à personne la chance de m'approcher ?