Au réveil d'une nuit à me retourner sans cesse dans mon lit avec le coeur au bord des lèvres, je me sens vide. Le soleil a décidé de briller timidement aujourd'hui entre les nuages. Je dois être en train de cultiver mon côté vampire mais il m'a presque agressée quand j'ai ouvert les volets. J'ai la tête encore pleine des rêves bizarres de la nuit où des gens tombaient du métro aérien, où leurs fantômes venaient me dire qu'ils n'étaient pas morts, où je cherchais sans fin le bureau d'un supérieur au milieu d'un grand magasin... Le genre de passage ou tu ne sais même pas si tu dois être heureux d'avoir quand même dormi ou pas.

Rapide passage devant le miroir de ma chambre et là, j'ai eu peur. J'ai les yeux rouges, les traits tirés, le teint jaune. J'ai du mal à me reconnaitre. Je ressens le besoin animal de briser mon image, je crois. Il y a moi et il y a elle. Sur MSN, je vois les messages de mes amies qui disent être heureuse et amoureuse et ça m'arrache un grand sourire. Et l'espace de quelques secondes, ça me fait chaud dans le coeur. Je repense à lui, aux débuts, quand tout était bleu mais que déjà se glissaient les prémices de notre chute. Et je me rend compte que je n'ai plus envie de vivre tout ça. J'ai plus envie d'y croire, c'est tout. Et en tous cas, plus pour l'instant.

L'attachement chez moi, ça vire à la passion et ça détruit tout. J'ai été tellement conne et naïve sur des tas de points. Je n'aspire plus qu'à une chose : trouver un bon travail et m'y réaliser. Avoir enfin le sentiment d'être utile et de ne plus dépendre de personne. Je veux réussir et prouver à mon père que je ne suis pas une bonne à rien, que mes études ont eu un sens... Et voilà, il faut encore que je parle de lui.

Ils sont tous les hommes de ma vie : certains m'ont détruit et j'ai fait du mal à d'autres. Le rideau tombe. L'amour viendra ou ne viendra pas mais une chose est sure, je ne le chercherai pas. Je n'aime pas l'idée des sites de rencontres sur Internet. Je trouve qu'aller sur ce genre de site, même si je le respecte, c'est une démarche plate, c'est vouloir combler un vide, il n'y a pas de magie là-dedans. C'est enchainer les rencontres jusqu'à se dire celui-là (ou celle-là) est moins pire que les autres, il/elle veut bien de moi, alors essayons. J'ai de bonnes raisons dans mon histoire personnelle de rejetter cette démarche là. J'ai vu ce que ça peut donner.

Cet après-midi, je vois Vincent. Les choses ont pas mal changé entre nous. J'ai cessé de le voir comme l'homme idéal et rassurant. Je suis presque heureuse qu'il m'ai gentillement remise à ma place. Je n'étais pas prête pour une histoire avec lui ni avec personne d'autre d'ailleurs. Mes sentiments ont évolués. J'aime bien le voir parce que je peux lui parler et puis parce que c'est vrai qu'en ce moment, avec tout mon travail, je ne sors pas beaucoup de chez moi et je ne vois pas grand monde. Mais ça va changer très bientôt. Je veux vivre maintenant.

Enfin, voilà, c'était ma phase d'errement du matin. J'ai collé bout à bout mes pensées et ça m'a fait du bien. Je me sens peut être un peu plus légère.